Comment s’intègre le vêtement dans la société ?
En plus des fonctions principales du vêtement qui sont : l’utilité, la pudeur, l’impudeur (ou attraction sexuelle) et l’ornement, il y a quatre autres fonctions additionnelles qui traite de la différenciation symbolique, de l’appartenance sociale, de l’affirmation de soi et du modernisme.
La différenciation symbolique
Les vêtements identifient les professions, les obédiences religieuses ou les modes de vie. La tenue professionnelle exprime l’autorité, et permet à celui qui l’arbore de se distinguer. Les vêtements modestes d’une nonne manifestent ses croyances. Dans certains pays, les hommes de loi et les avocats couvrent leurs habits d’une robe de soie et d’une perruque, en raison de la solennité de la loi. Les vêtements griffés et les bijoux peuvent à l’origine être des signes de distinction sociale, mais ils s’introduisent souvent à tous les niveaux de l’échelle sociale, jusqu’à en perdre leur pouvoir de symboles de différenciation.
L’appartenance sociale
Les gens s’habillent de manière similaire pour marquer leur appartenance à un groupe. Ceux qui ne se conforment pas aux styles admis sont parfois frappés de méfiance et d’exclusion. À l’inverse, les « victimes de la mode » se plient aveuglément aux règles du style en vigueur et sont perçues comme des personnes manquant de goût et de personnalité. Dans certains cas, le vêtement est une déclaration de rébellion contre la société, ou de la mode elle-même. Bien que les punks n’aient pas d’uniforme, ils sont reconnaissables : habits déchirés, chaines, épingles à nourrice, coiffures spectaculaires, etc. Ce code vestimentaire a été partiellement annoncé par la styliste britannique Vivienne Westwood comme une raillerie anarchique dirigée contre la mode conventionnelle et soignée du milieu des années 1970. Il était de bon ton, pour les hommes, d’avoir une sacoche pour ne pas déformer les pantalons.
L’affirmation de soi au travers du vêtement
Bien que la pression sociale nous pousse à nous associer à des groupes, et bien que de nombreux vêtements et tendances soient fabriqués et vendus par de grandes chaines de magasins, il est rare de rencontrer deux personnes vêtues de manière entièrement identique. Quelle que soit la situation, les individus affirment leur identité personnelle, à travers l’usage du maquillage, la coiffure et les accessoires comme le sac à main.
Le modernisme
Lorsque les habits à la mode sont largement accessibles, le vêtement peut être utilisé pour exprimer la modernité. Dans le contexte des capitales, saturées par les médias, le fait d’être visiblement à l’avant-garde des styles nouveaux peut donner l’avantage au sein d’un marché du travail d’une compétitivité croissante. Porter les bons vêtements peut assurer l’accès aux bons endroits et aux bonnes relations. Notre acceptation de la modernité, en tant que stylistes, amateurs de la première heure ou consommateurs, sert d’indicateur de notre créativité, et de notre capacité d’adaptation au futur.
« Toute mode est vêtement, bien qu’à l’évidence tout vêtement ne soit pas mode… On a besoin de la mode, plutôt que de vêtements, non pour vêtir sa nudité, mais pour vêtir son estime de soi. »
Colin McDowell, 1995.